samedi 28 mars 2009




J'aime bien le week end, même si j'ai pas internet du coup.
Ca me met devant des choix cornéliens : Mallaury Nataf / Twin Peaks / Van der Keuken. (Note : on n'est jamais déçu avec Azoulay, valeur sûre.)
Et je développe mon esprit de detective, je m'interroge sur ce qui s'est passé avec ces vélos à Montigny les Metz.

"Je sais qu'en présentant les choses de cette façon, il aura tendance à répondre sur le terrain de l'organisation des tâches.S'il le fait, il aura implicitement accepté ma candidature.Je sais aussi que le temps joue en ma faveur - le procès aura lieu dans à peine plus d'une semaine - et que, dans le métier, certaines décisions doivent se prendre très rapidement."
ou comment la philatélie m'a sauvé la vie.

1 commentaire:

  1. Montigny-lès-Metz est située dans l’ouest de l’agglomération messine, dans laquelle elle se trouve totalement intégrée. Les limites avec les communes avoisinantes sont d’ailleurs imperceptibles, si ce n’est par les panneaux d’entrée et de sortie de commune.

    Traversée par la Moselle, par la Seille et par le canal de Jouy-aux-Arches dans sa partie nord, elle est urbanisée sur la quasi-totalité de son territoire. Sa densité de population est d’ailleurs supérieure à celle de Metz, 3498 contre 2968 habitants au km² ce qui en fait la 4ème ville du département avec 23 457 habitants. C’est une banlieue aux caractéristiques variées, avec une dominance résidentielle, par un habitat soit individuel soit collectif.

    La commune est traversée par plusieurs artères de circulation de l’agglomération, comme la rue de Pont-à-Mousson (route nationale 57) se dirigeant vers Moulins-lès-Metz ou la rue du général Franiatte allant vers Marly. Le centre de Metz n’est pas très éloigné, le secteur du jardin botanique de Metz n’en est distant que d’environ 20 minutes à pied.

    Ses habitants sont les Montigniens et les Montigniennes.

    les faits:
    Le 29 septembre 1986, deux enfants, Cyril Beining (1978-1986) et Alexandre Beckrich, sont retrouvés morts le long d'une voie de garage de la SNCF à Montigny-lès-Metz. Patrick Dils, alors apprenti cuisinier et âgé de 16 ans, est interrogé car il habitait la même rue qu'eux puis est relâché.

    les circonstances :
    À l'époque, c'est un jeune homme de seize ans un peu fragile et immature.

    Le 28 avril 1987, il est interpellé à la sortie de son travail dans un restaurant de Montigny-lès-Metz où il est en apprentissage. Après trente-six heures de garde à vue et d'interrogatoires sur plusieurs jours, il finit par avouer avoir commis ce meurtre et déclare qu'il ne sait pas pourquoi il a tué ces enfants.

    Le 30 avril 1987, il est inculpé d'homicides volontaires et écroué à la maison d'arrêt de Metz-Queuleu. Il se rétractera bien vite auprès de son avocat, mais la juge d'instruction n'en décidera pas moins une reconstitution pour le 7 mai, au cours de laquelle il admet toujours le crime. Selon ses parents, l'avocat ne lui aurait même pas expliqué en quoi consistait cet acte de procédure pourtant capital. Mais, le 30 mai 1987, il écrit à son avocat pour se rétracter.

    Lors du procès, l'avocat demande que la famille n'assiste pas au procès. Cependant ses parents y vont et s'aperçoivent que l'avocat ne se bat absolument pas et ne pose aucune question capitale. La seule fois où Patrick Dils a voulu se défendre, il lui aurait dit : « Tais-toi, laisse-moi faire. » Le 27 janvier 1989, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la Cour d'assises des mineurs de la Moselle. Le fait qu'il soit mineur n'aura pas été pris en compte, or l'excuse de minorité, question posée systématiquement aux jurés, aurait permis de diviser la durée de la peine par deux (loi actuelle ; à l'époque, l'excuse de la minorité aurait réduit la peine à un maximum de 25 ans). Pour la première fois depuis avril 1987 ses parents sont autorisés à le voir cinq minutes dans un corridor bouclé par les gendarmes. Les parents des victimes disent qu'ils auraient souhaité pour Patrick Dils la peine de mort (récemment abolie en France par le président Mitterrand, en 1981 et pour les mineurs en 1980). [1]

    (note/correction sur le paragraphe précédent) Selon un important reportage sur l'affaire, dans l'émission "Faites entrer l'accusé" sur France 2 en mai 2007, le premier procès se serait déroulé un peu autrement : c'est Patrick Dils qui parle très peu, complètement abasourdi, effrayé et intimidé par la Cour d'Assises. Il est de plus victime d'une rage de dents et ne prononce qu'une dizaine de mots. L'avocat, lui, tente de le défendre, mais il se plaint que son client ne fasse rien pour sa propre défense. Interviewé alors qu'il a été innocenté, Patrick Dils dit qu'il était jeune à l'époque, et trop effrayé pour parler. Il est aussi ému parce qu'il revoit pour la première fois ses parents, après deux ans de prison sans parloir. Maintenant, Patrick Dils s'exprime beaucoup plus sur l'affaire. Il a même écrit un livre.

    l'enquete:
    Sept mois s'écoulent entre le meurtre et l'arrestation de Patrick Dils. Selon ses parents, l'inspecteur Varlet de la Police judiciaire de Metz chargé de l'enquête se montre très agressif et s'acharne contre le jeune Patrick. Il leur semblait qu'il avait absolument besoin d'un coupable et la juge d'instruction de l'époque, Mlle Maubert, montre le même type de comportement. Lors d'une visite à cette juge, quand ils lui demandent un permis de visite, elle leur aurait répondu : « Vous ne le verrez jamais, point final, sortez de mon bureau. »[2] De fait, elle refusera pendant seize mois d'accorder un permis de visite aux deux parents.

    essai infructueux de demande de revision:
    Le 26 juillet 1990, ses avocats déposent une première demande en révision auprès de la Cour de cassation mais elle est rejetée faute d'élément nouveau.

    Le 6 mai 1994, Patrick Dils demande la grâce présidentielle à François Mitterrand, qu'il n'obtient pas. Ce dernier écrit à la famille des victimes, les assurant qu'il n'accorderait jamais sa grâce à un meurtrier d'enfants.

    de nouveaux faits:
    Le 24 octobre 1997 l'adjudant-chef de gendarmerie Jean-François Abgrall, de la section de recherches de la gendarmerie de Rennes, spécialiste des dossiers dans lesquels Francis Heaulme est condamné, mis en examen ou suspect, transmet à la justice un document dans lequel il rend compte d'un entretien qu'il a eu en 1992 à la maison d'arrêt de Brest avec le tueur en série Francis Heaulme, condamné pour trois homicides et mis en examen pour six autres. Dans ce procès-verbal, le gendarme écrit : « Francis Heaulme nous a tenu les propos suivants, disant avoir effectué une promenade à vélo le long d'une voie de chemin de fer dans l'est de la France, avoir reçu des pierres jetées par deux enfants, être parti, puis repassé sur les lieux quelques minutes plus tard, où il aurait vu les corps de deux enfants près de wagons non loin de poubelles et d'un pont, avoir vu sur les lieux des pompiers et des policiers. »

    Le gendarme procède aussitôt à des recherches sur les doubles crimes d'enfants non élucidés. Mais il ne trouve rien, car à cette époque (1992), Patrick Dils était déjà condamné et le double crime était donc considéré comme élucidé et supprimé des bases de données.

    En 1996, les parents de Patrick Dils, qui croient toujours à l'innocence de leur fils, demandent à deux avocats parisiens, Maîtres Jean-Marc Florand et Karim Achoui, de réétudier le dossier. S'intéressant à Francis Heaulme, ils envoient un courrier à la gendarmerie de Rennes, Le gendarme Abgrall décide alors de rédiger son procès-verbal de renseignement judiciaire, et le 27 mars 1998, Maître Jean-Marc Florand dépose une nouvelle requête en révision après avoir appris que le tueur en série Francis Heaulme était à proximité du lieu du crime à l'époque où il a eu lieu.

    Le magistrat délégué par la Cour de Cassation, Jean Favard, avait débuté ses investigations à partir d'un procès-verbal de renseignement judiciaire. Rendant visite à Francis Heaulme, il obtient de nouvelles précisions sur son emploi du temps le 29 septembre 1986, jour du double meurtre. Ce dernier reconnaît avoir été sur place ce jour-là, à l'heure et à l'endroit précis des crimes, avoir vu les enfants, avoir reçu sur la tête des pierres jetées par les deux enfants, mais nie être l'auteur du double meurtre. Sa présence constitue néanmoins un « fait nouveau de nature à faire naître un doute sur la culpabilité du condamné ». Le conseiller rapporteur de la commission de révision publie deux rapports en date du 30 juin 1998 et du 16 juillet 1998.

    Le 21 juin 1999, la commission de révision des condamnations pénales, présidée par Henri Le Gall, constate que les éléments apportés étaient totalement inconnus du dossier de la Cour d'assises des mineurs en 1989, qu'ils ne pouvaient que faire douter de sa culpabilité et accepte de soumettre le dossier de Patrick Dils à la chambre criminelle de la Cour de cassation siégeant en Cour de révision. Elle en déduit qu'il faut ordonner de nouvelles investigations et procéder à de nouvelles auditions des témoins déjà entendus en 1986 et 1989, mais en les confrontant aux déclarations de Francis Heaulme.

    Pendant ce temps, Patrick Dils qui a déjà purgé onze ans et demi, reste toujours détenu. Mais son avocat estime alors que la Cour de révision peut ordonner à tout moment que l'exécution de la peine soit suspendue.

    Le 26 juin 2006, le tueur en série Francis Heaulme est mis en examen pour "homicides volontaires" dans l'enquête sur le meurtre des deux enfants de Montigny-lès-Metz. Un non lieu en faveur de Francis Heaulme est annoncé en avril 2007, l'ADN retrouvé sur le pantalon saisi au domicile de Francis Heaulme ne correspondant pas à celui des deux victimes de Montigny-lès-Metz.

    innocent??:
    Le 21 avril 2001, la Cour de révision annule la condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité de Patrick Dils mais refuse de le remettre en liberté en attendant un nouveau jugement. Le 20 juin 2001 s'ouvre un nouveau procès. Il est alors âgé de trente et un ans, devant la cour d'assises des mineurs de la Marne. Francis Heaulme comparaît mais comme simple témoin. Il refuse d'endosser la responsabilité de ce meurtre, malgré les soupçons qui pèsent contre lui. Lui et Patrick Dils se regardent longuement ; Heaulme souhaite même bonne chance à Patrick Dils avant de sortir. La cour, le 29 juin 2001, le condamne à vingt-cinq ans de réclusion criminelle, à la surprise générale. Les journalistes avaient déjà préparé leurs articles, annonçant son acquittement, à partir du moment où l'avocat général avait fait part de son intime conviction : selon lui, Patrick Dils ne pouvait pas être le coupable. Il n'aurait pas eu le temps de commettre ce crime. Condamné à nouveau, Patrick Dils a dix jours pour faire appel. Il le fait, comme le lui permettent désormais les nouvelles lois en vigueur, votées peu avant.

    Le 8 avril 2002, s'ouvre le troisième procès devant la cour d'assises des mineurs du Rhône. La loi permet désormais au procès de se tenir en public. La foule se presse au tribunal. En majorité, l'opinion publique est favorable à Patrick Dils, qui apparaît avec un look nouveau, sans lunettes fumées, recoiffé, détendu. Francis Heaulme est à nouveau entendu, avec des témoignages à charge pesant contre lui. Pour la première fois, Patrick Dils parle des tourments endurés en prison : il a été battu, bafoué, violé même. Il revient sur ses aveux, très circonstanciés, qui ont été l'une de seules preuves de la culpabilité de Dils. On ignore encore exactement pourquoi Dils s'est d'abord accusé lui-même, au début de l'affaire. Des preuves sont produites par la gendarmerie, démontrant que Patrick Dils n'a pas eu le temps de commettre ce crime : les enfants sont morts vers 17h, alors que Patrick Dils n'est rentré chez lui que vers 18h45. Le 23 avril 2002, l'avocat général ne réclame ni peine ni condamnation à son encontre ; le jury délibère en quelques heures et Patrick Dils est acquitté le 24 avril 2002. Il sort de prison le soir même à 22 h 10. Des gardes du corps entourent la famille Dils, empêchant les journalistes de les approcher. Finalement, Patrick Dils peut s'exprimer devant les médias, faisant part de son bonheur de retrouver la liberté, enfin. De leur côté, les proches des victimes sont déçus, persuadés qu'on libère un meurtrier.

    requete de revision:
    La requête en révision pour élément nouveau a été déposée par l'avocat Jean-Marc Florand devant la commission de révision des condamnations pénales de la Cour de cassation, afin de remettre en cause une décision pénale, arrêt de la Cour d'assises, devenu définitif.

    Cette possibilité doit se rattacher à l'un ou l'autre des quatre alinéas visés par l'article 622 du Code de procédure pénale : « La révision d'une décision pénale définitive peut être demandée au bénéfice de toute personne reconnue coupable d'un crime ou d'un délit lorsque... »

    L'alinéa 4 auquel la présente requête fait référence dispose : « Après une condamnation vient à se produire ou à se révéler un fait nouveau ou un élément inconnu de la juridiction au jour du procès, de nature à faire naître un doute sur la culpabilité du condamné. »

    Dans l'affaire de Patrick Dils, l'élément nouveau est la présence de Francis Heaulme, un des tueurs en série français, à Montigny-lès-Metz, sur les lieux du double meurtre, au jour et à l'heure où ces derniers ont été commis. Cette présence est prouvée par deux procès-verbaux : celui établi par le gendarme Abgrall et celui du rapporteur de la commission de révision qui confirme et complète le premier. A ce jour, malgré les forts soupçons pesant contre lui, Francis Heaulme n'a pas été inculpé dans cette affaire. Une zone d'ombre pèse encore sur ce terrible double meurtre. Fait douloureux pour les familles des petites victimes, en décembre 2007 la Justice reconnait que l'hypothèse de la culpabilité de F.Heaulme ne tient pas, nourrissant de nouveau le doute sur cette affaire.

    Selon certains spécialistes du meurtrier Francis Haulme, celui-ci aurait toujours refusé de reconnaître le crime pour lequel il est suspecté de peur de voir s'éloigner de lui sa soeur, dernière personne de son entourage continuant à entretenir des relations avec lui.

    indemnisation:
    Bien qu'il soit difficile d'indemniser, la réprobation, l'atteinte à l'honneur, la privation de liberté, l'arrêt brutal de sa scolarité, l'arrachement à l'affection de sa famille et les violences subies en prison ; l'avocat Jean-Marc Florand chiffra entre 10 et 15 millions de FRF, le montant qui devrait être attribué à Patrick Dils.

    chanson:
    Pour lutter contre l'injustice qu'a subi Patrick Dils, le chanteur Garou lui dédie son nouvel opus qui s'intitule : "L'injustice". Patrick Dils fait une apparition dans le clip.

    Remarque : la chanson "L'injustice" écrite quelques années plus tôt par Pascal Obispo découle d'expériences personnelles d'Obispo et n'a rien à voir avec Patrick Dils. Mais l'interprète de cette chanson, le chanteur canadien Garou, a été approché par M. Dils pendant les concerts des "Enfoirés" et effectivement, quelques mois plus tard invita M. Dils à figurer dans le clip de cette chanson.

    Patrick Dils a également enregistré une chanson évoquant son histoire : "Le condamné à tort", texte écrit par Cédric Goueytes à la suite de la lecture du livre de Patrick Dils "Je voulais juste rentrer chez moi". La musique est signée Cédric Lemire.

    Le rappeur Marseillais Soprano, du groupe les Psy 4 De La Rime interprète une chanson sur la Police dont le titre est "Justicier". À l'entame de son couplet, on peut l'entendre chanter : « Quand je pense à Omar Raddad et Patrick Dils, je me dis que la Justice est une balance qui trouve rarement son équilibre ».

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